Parc du Sacré-Cœur

En 1918, un petit groupe de citoyens propose au curé Simon Bluteau d’ériger un monument du Sacré-Cœur en face du presbytère de Saint-Félicien. Malheureusement, le moment n’est pas encore venu.

Onze ans plus tard, en 1929, c’est enfin la grande annonce!

Le curé de l’époque demande à la population d’unir leurs forces pour aménager un parc et d’y installer un monument en l’honneur du Sacré-Cœur. Il faudra amasser les fonds nécessaires pour que le site devienne un parc accueillant avec une belle verdure. Travail, argent, équipement, bois, terre ou gravier, chacun pourra contribuer à leur façon.

Une grande corvée s’organise rapidement afin d’aménager ce vaste terrain constitué d’une importante coulée très profonde. Certains coopèrent par des journées d’ouvrage, alors que d’autres fournissent des matériaux. Toute la communauté participe aux travaux. Le parc prend forme et s’embellit rapidement. On aménage de larges allées pour que les piétons et les voitures puissent y circuler.

Le parc fut baptisé en l’honneur du Saint Sacré-Cœur, à qui le curé Bluteau vouait un amour profond. À l’origine, le parc et le monument manifestent un culte pour la religion catholique, ce qui explique que le monument du Sacré-Cœur bénéficie de la place d’honneur.

Pour les catholiques, le Sacré-Cœur est le principal symbole de l’amour divin qui se manifeste sur terre, par un corps humain périssable et fragile.

Finalement, le Sacré-Cœur sera installé à son emplacement actuel le 6 novembre 1929. Il en coûtera alors 1 125 $ dollars. Pour l’époque, la somme est colossale. On doit la réalisation de la sculpture aux artistes de la Maison Técarli et Pétrochi de Montréal

Par la suite, à l’été de 1930, l’idée de construire un bassin d’eau naquit. Le mandat fut confié à un entrepreneur de la place pour la somme de 7 000 $ dollars.

Il aura fallu douze ans de persévérance au curé Bluteau et l’implication de toute une communauté avant que se concrétise le Parc du Sacré-Cœur de Saint-Félicien. Les travaux d’aménagement se seront étalés sur plusieurs décennies.

Le curé Bluteau, l’aîné d’une famille de douze enfants, était passionné d’histoire. Il aimait ce site et voulait qu’il soit à la hauteur de son culte pour Sacré-Cœur. Avec le temps, s’ajouteront deux anges pour leur symbolique protecteur, le bassin d’eau, les statuettes de la petite fille et son dalmatien, le pêcheur, le navire, les lions et plus encore. Tous ces éléments avaient pour but d’enjoliver le parc.

Comme la guerre l’avait marqué, il fit l’acquisition, en 1932, de deux canons qu’il paya lui-même et prit l’engagement de les faire actionner à la Saint-Jean-Baptiste, ce qu’il fit. Son dernier grand geste pour le parc sera posé en 1950, alors qu’il réalise une dernière campagne de financement pour l’ajout d’une fontaine lumineuse qui donnera un nouveau souffle au parc. En 1997, l’âge ayant fait son œuvre sur la statue du Sacré-Cœur, on procède à des travaux de rajeunissement. On décide alors de vérifier une note qu’avait laissée le curé Bluteau dans son journal personnel. On fragmente le socle et découvre dans une bouteille scellée, une liste manuscrite contenant le nom de donateurs ayant contribués à la concrétisation du projet en 1930. Le nom de ces familles souches se trouve d’ailleurs à l’hôtel de ville de Saint-Félicien.

En juin 2006, la Ville revitalise le Parc du Sacré-Cœur et agrémente le site d’un spectacle multimédia en synchronisation avec les jets d’eau de la fontaine, créant ainsi le spectacle « Eau, son et lumière ». Le Parc du Sacré-Cœur est aujourd’hui un lieu de fierté pour ses citoyens et un centre d’intérêt touristique pour Saint-Félicien.